Lentilles et soja expérimentés en Bretagne
Des lentilles, du soja ou des pois chiches bretons dans les assiettes. À Bignan (56), la chambre d’agriculture expérimente les légumineuses pour séduire cantines et industriels.
Lentilles, soja ou pois chiches. À l’abri des bois de Kerguéhennec, à Bignan (56), la station expérimentale de la chambre d’agriculture de Bretagne cultive une cinquantaine de variétés de légumineuses. Des végétaux consommés dans la plupart des cantines, depuis avril 2019 et l’obligation faite aux collectivités de proposer un repas végétarien chaque semaine. Pour preuve, le marché progresse chaque année de près de 10 %.
Responsable de la cuisine centrale de Theix-Noyalo (270 000 repas chaque année), Michel Arze a mis pois chiches, lentilles et haricots rouges au menu des enfants. Avec un succès grandissant obtenu par l’adaptation des recettes aux jeunes palais. Des légumineuses la plupart du temps d’origine française. « Notre objectif est d’en maîtriser l’origine, alors si on peut s’approcher du local, on le fera », souligne Caroline Le Bodic, l’adjointe au maire en charge de la restauration scolaire.
Souveraineté alimentaire
La commune morbihannaise fait pourtant figure d’exception dans le monde de la restauration collective. Et pour cause, faute de production suffisante, « plus de 80 % des lentilles consommées en France sont importées », souligne Jean-René Menier, agriculteur et président de l’association Légumineuses à graines du Grand Ouest.
Depuis deux ans, l’association rassemble l’ensemble de la filière, du producteur jusqu’à la restauration collective et à la grande distribution, pour tenter de répondre à la demande d’une production locale de légumineuses. Une manière de répondre à l’enjeu de souveraineté alimentaire « sans opposer protéines végétales et animales », souligne le président de Leggo. Il réunissait une centaine d’acheteurs potentiels bretons, ce lundi à Bignan.
La filière mobilisée
Parmi ses 42 adhérents, l’association compte de grands noms de la restauration collective et de la grande distribution dans ses rangs, comme Sodexo ou Carrefour. Une démarche imitée un peu partout en France et qui pourrait bénéficier d’un soutien dans le cadre du plan de relance.
Parce qu’au-delà des expérimentations techniques, les agriculteurs bretons – ils pourraient remplacer une partie de leur maïs par des légumineuses – ont besoin d’engagements sur les volumes, comme sur les prix compte tenu des deux à quatre centimes supplémentaires par portion de l’origine France. Reste à inventer de nouvelles façons de les consommer. Cuisiniers et industriels s’y emploient.